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Aturdido et une de "ses" vaches (Photo Claire Laurenzio) |
En Espagne, les
enfants reçoivent leurs cadeaux annuels des rois mages d’Orient. Le 6 janvier est une date magique. Il s’agit pour le môme du réveil le
plus doux de l’année.
Dans un élevage,
c’est à cette date que l’on réunit le semental
et son lot de quarante à cinquante femelles. Telle une offrande, on fait se
retrouver les vaches et le taureau géniteur.
Laborioso, taureau
gracié à la Real Maestranza de Séville le 12 octobre 1965 dans une symphonie
de bravoure a mérité dix heureuses
années de reproduction au rythme de six mois à couvrir et six mois de repos.
Trois cent soixante-dix enfants naîtront de ces
dix saisons trépidantes. La plupart auront des prestations remarquables dans
l’arène, dignes héritiers du papa. A quinze ans, les forces lui ont manqué. Il
s’est éteint.
Quelle date a-t-il choisi pour ce départ
définitif ? L’Epiphanie évidemment, le 6 janvier.
Son
instinct animal savait ce que signifiait cette date. Il savait qu’il ne pouvait
plus être à la hauteur. Il est parti sans mugir, sans se plaindre, fier, les
cornes pointées vers les cieux des taureaux braves.
Extrait du livre de Fabrice Torrito "Toro, cinq années de mystère, cinq mille ans de culte"