Dimanche, alors que nous profitons encore du
soleil de Gerena avant le retour sur Nîmes, Fabrice me dit « tu voudrais
bien écrire quelque chose pour mon blog ? ».
Je m’excuse par avance auprès de vous
lectrices et lecteurs aficionados. Car ma connaissance des codes, des termes et
de la culture tauromachique sont très, trop modestes. Alors ce sont plus mes
émotions qui vont parler qu’une analyse tauromachique dont je me garderais
bien.
J’ai rencontré Fabrice pour la première fois
il y a 4 ans, à Mirandilla, par une connaissance commune et une belle journée
d’octobre. Intuitivement, je savais que j’y reviendrai un jour.
Cette année, l’occasion m’était donnée de
venir participer à la 2nde journée Torrito Aficion 2018 le vendredi 30 novembre ainsi qu’à la
Festa Campera du samedi. Une première.
Le jeudi matin, alors que les autres membres
du groupe dorment encore (la soirée au village s’était prolongée tard…) et que
le soleil n’était pas encore levé, Fabrice passe me chercher au village et nous
faisons la route vers Mirandilla.
A la finca, où le calme du jour qui pointe tranche
avec l’animation de ceux qui suivront, il me confie à deux de ses vaqueros. Nous
partons distribuer du pienso dans différents enclos, inconfortablement assis
sur le garde-boue d’un bruyant John Deere mais si heureux du spectacle qui
s’offrait à moi. Le blanc de la brume, le bleu du ciel, le noir bravo et un
vert que je n’imaginais pas voir en Andalousie. Un peu egoïstement, j’avais le
sentiment d’avoir Mirandilla que pour moi. Le séjour s’annonçait bien.
Au retour
vers la finca, nous sommes un petit groupe à œuvrer au tri des veaux dans le
corral, pas toujours sans doute de façon académique mais avec beaucoup de joie
et de sourire, Fabrice en chef d’orchestre calme.
Le vendredi matin, la journée débute à nouveau
sous le soleil et les eucalyptus avec un accueillant petit dejeuner ( des migas
en Madeleine de Proust…) pour prendre des forces pour la ferrade à suivre.
Un trentaine de veaux, males et femelle à part
quasi égale, beaucoup d’animation, de combat de boue, quelques tee-shirt
déchirés et Fabrice qui m’a permis de marquer mon premier veau. L’émotion m’a
fait oublié le numéro, je crois qu’il s’agit du 105.
Nous enchaînons cette belle journée par une
visite du campo en charrette et une tienta « a campo abierto » que je
découvre aussi pour la première fois. Comme je découvre « Solalito ».
Quand je vous disais que ma culture taurine était limitée…
La journée se poursuit par un très convivial
apéritif au soleil, dans le beau jardin de Mirandilla, orné de deux majesteux
bougainvilliers. Nous prenons place, après quelques verres et tapas, dans la
grande salle de réception pour y déguster un succulent « cocido »,
convivialité, échanges et danses sévillanes pour terminer la journée à
Mirandilla…avant une « grande faena » dans le village… !
Courte nuit. La journée du vendredi était
plutôt tricolore à Mirandilla, celle du samedi de la Festa Campera est sous le
signe du mélange franco-espagnol. Fabrice sait créer la rencontre de ces
« 2 mondes » un peu cloisonnés. Il sait aussi créer la rencontre des générations comme cet échange
plein de tendresse entre Tomas Bastos, Victor Mendes et Tomas Campuzano.
Au
risque de me répéter, je ne m’aventurerai pas dans une analyse tauromachique,
par respect aux connaisseurs que vous êtes. J’ai pris autant de plaisir à voir
l’engagement et la passion des jeunes présents que les Albaserrada, vache,
novillos ou toro.
La journée s’est prolongée tard dans
l’après-midi, autour des comptoirs et des tables dressées prêts de la
« plaza de tienta », boissons fraîches et tapas chauds, au son
« live » de la musique andalouse et de 2 vaches qui auront permis à
la jeunesse de s’amuser ou briller encore un peu.
Dans « l’Appel de Séville »,
Francis Woll commence par « on ne peut pas comprendre la corrida sans
Séville ».
J’ai envie de vous dire « on ne peut pas comprendre le
toro bravo sans Fabrice ». Il fait partie des rares qui transmettent avec passion,
bienveillance et pédagogie. Avec ce sourire qu’il partage avec Isabel et leurs
filles.
Voilà, modestement, à ta demande Fabrice, mon « Mirandilla 2018 ».
Abrazo
Frédéric GERMAIN