Fin de l'histoire de TERRERO le semental fugueur et usurpateur. Rappel des épisodes antérieurs :
http://lescarnetsdumayoral.blogspot.fr/2014/03/le-semental-usurpateur.html
http://lescarnetsdumayoral.blogspot.fr/2014/03/le-semental-usurpateur-ii_17.html
http://lescarnetsdumayoral.blogspot.fr/2014/06/le-semental-usurpateur-3-partie.html
http://lescarnetsdumayoral.blogspot.fr/2014/06/le-semental-usurpateur-4-partie.html
http://lescarnetsdumayoral.blogspot.fr/2014/07/le-semental-usurpateur-5-partie.html
… on va le faire à l’ancienne. Mon vacher Chico était sûr de lui.
Lorsqu’on a affaire à un taureau récalcitrant, c’est LA
solution me dit-il.
Convaincu, je le laisse organiser sa tactique à
l’ancienne : fusil et gros sel.
Nous nous planquons avec Chico à l’endroit stratégique d’où
nous verrons Terrero poussé par Javi, l’autre vacher, passer par le portail
séparant les deux enclos.
L’idée est diaboliquement simple. Lorsque le taureau
dragueur s’approchera à quelques mètres de cette frontière, Chico, par derrière
lui administrera dans les pattes et les fesses deux rations de cartouches
bourrées de gros sel. Ainsi il comprendra qu’il ne doit plus passer cette
limite.
Evidemment, j’avais vérifié en accompagnant mon vacher
plusieurs fois à la chasse qu’il était un excellent tireur et donnait toujours
dans le mille.
La stratégie « à l’ancienne » a parfaitement
fonctionné comme on peut le vérifier sur la vidéo. Terrero, endolori et
effrayé par le bruit des deux détonations a piqué un sprint fulgurant et a
couru pendant dix bonnes minutes !
Il ne s’est effectivement plus approché de la clôture
pendant au moins … trois jours. Passé ce temps de réflexion, il repassait à
nouveau dans l’enclos interdit.
Je me résignais. Il avait définitivement gagné. Il était
plus fort que moi dans sa conviction amoureuse et rien, ni personne, ne lui
imposerait son lot de vaches. C’est lui qui décidait.
Puisqu’il voulait ces vaches-là et pas les autres, il ne me
restait plus qu’à changer les sementals d’enclos, laisser Terrero dans l’enclos
qu’il avait choisi et passer Elegido dans l’autre parc.
Mais Terrero, décidément extrêmement têtu, n’appréciait pas
cette situation non plus et revenait de temps en temps dans son
« cerrado » d’origine rejoindre Elegido et ses vaches. En fait, le
problème de Terrero c’est qu’il était terriblement jaloux de l’autre étalon et
n’acceptait d’aucune manière que ce dernier puisse courtiser une seule des
femelles présentes. Il s’agissait d’un véritable harcèlement
« macho ».
Terrero passait donc le reste de la période de reproduction
à passer d’un côté ou de l’autre de la clôture selon ses envies et ses humeurs.
Elegido n’avait droit lui qu’à la portion congrue des vaches …
Sur ses carnets, le mayoral se faisait une raison et couchait
que du 2 avril au 25 juin, ce sont deux reproducteurs qui couvraient les vaches.
Quand à établir la filiation correcte, deux techniques possibles : une
observation très fine de faciès à la naissance du veau (très aléatoire) ou une
étude génétique d’ADN (plus coûteux) .
L’histoire retiendra que dans les près de Mirandilla, un
nouveau semental avait sévi et serait le progéniteur d’une quarantaine de fils
et filles du millésime 2015. Son nom : TERREGIDO, l’assemblage nominatif
de TERRERO et ELEGIDO.