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Burladero après le passage de la corrida d'Albaserrada
(photo Eric Erb, Toro mag') |
Heureusement que cette année, dans le Gers, il y avait des toros ! Cette terre si verte au printemps, si animée lorsqu'au détour d'un vallon on croise un troupeau de canards ou d'oies...était bien silencieuse. Jusqu'à ce qu'on arrive à Aignan en Armagnac.
Un village typique, comme il en existe beaucoup d'autres dans ce sud-ouest encore préservé. Belles maisons à colombages, halles de bois superbes, et habitants accueillants. Faut-il qu'ils le soient d'ailleurs pour organiser une journée taurine aussi importante que celle que nous avons découverte !
Dès 9 h du matin, l'équipe de bénévoles est en mesure de servir le petit-déjeuner à une noria d'aficionados dont l'estomac, lesté de deux oeufs orangés et deux tranches de ventrèche grillée, sera en mesure de tenir jusqu'au repas gascon de la mi-journée. Ce moment est le point d'orgue organisationnel de la journée : 450 repas servis dans le boulodrome et autant dans la salle polyvalente, le tout dans la bonne humeur, la qualité des produits et l'aficion omniprésente.
Toujours dans la quiétude d'une journée tournée vers le toro-toro, et le palais ourlé par l'Armagnac qui vous retarderait presque pour le paséo, la corrida pouvait commencer.
Déjà la novillada du matin réunissant un trois-quart d'arènes avait donné le ton. La corrida de l'après-midi a quasiment rempli les gradins de la plaza caractéristique du sud-ouest (un toril à plusieurs portes adapté à la course landaise). Dans les gradins, plus d'une centaine de nîmois des clubs taurins de Palmas y pitos, Torrito afición, la Ayuda, Union taurine, Cayetano, ... et de nombreux responsables d'arènes comme Vic, Céret, Parentis, Tyrosse, Aire, Eauze, ... Mais aussi des neophytes qui sont rentrés en afición après un passage par Mirandilla.
Le public sachant quel type de combat l'attendait a été à la hauteur du courage des trois maestros et des toreros dont René Chavanieu, ravi de retrouver une ambiance taurine de son choix, a trouvé qu'ils se sont "fait respecter avec brio".
Brèves d'Armagnac
L'équipe de choc de l'association Aignan y Toros, emmenée par son président omniprésent Paul Bergamo, a le goût du détail. Dans les programmes distribués à la novillada sans picador était glissé un mouchoir blanc. Il a bien servi pour féliciter les deux novilleros français affrontant quatre pensionnaires de l'éleveur local Jean-Louis Darré.
La veille, un groupe de membres de Torrito Aficion a été reçu chez lui à Bars (Gers) dans un domaine qui abrite deux élevages bien distincts : celui d'Astarac (1992 – origine Guardiola par Riboulet) et celui de Camino de Santiago (2002- origine Marqués de Domecq). Belle journée ensoleillée et tournée vers les plaisirs, mais aussi les difficultés, de l'élevage du toro Bravo. Retour aux sources pour Chacha qui avait personnellement transporté les vaches de Riboulet depuis la Camargue vers le Gers, il y a 25 ans!
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Chacha et Fabrice deavnt la placita de tienta de Jean-Louis Darré (photo Maguelone Gourgeon) |
Quelle quiétude ce village du Gers où parqués derrière une barrière Vauban on pouvait compter trois (peut-être quatre ?) anti corridas. Maigres et époumonnés ils auraient manqué au plaisir de la journée. Protégés par la force publique (Gilles a même vu la banderolle de l'UTN qu'il portait roulée sous le bras être contrôlée poliment, mais fermement) les aficionados se sont sentis en confiance.
Le Gers est un département économiquement fragile, et nous ne pouvons que le recommander à la curiosité de nos amis. On y vit bien, les habitants y sont authentiques et chaleureux, et le patrimoine donne l'occasion de nombreuses visites enrichissantes. Voire de relectures enthousiastes de Dumas...on s'attend toujours à voir sortir d'un bosquet d'arbres, un jeune cadet gascon, sur sa jument jaune, le futur mousquetaire d'Artagnan !
Texte Arlette Chavanieu
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Vuelta al ruedo d'Esclavo, le dernier Albaserrada de la course (photo Eric Erb, Toro mag') |