lundi 4 avril 2016

Aignan, terre taurine


Burladero après le passage
de la corrida d'Albaserrada

(photo Eric Erb, Toro mag')
Heureusement que cette année, dans le Gers, il y avait des toros ! Cette terre si verte au printemps, si animée lorsqu'au détour d'un vallon on croise un troupeau de canards ou d'oies...était bien silencieuse. Jusqu'à ce qu'on arrive à Aignan en Armagnac.

Un village typique, comme il en existe beaucoup d'autres dans ce sud-ouest encore préservé. Belles maisons à colombages, halles de bois superbes, et habitants accueillants. Faut-il qu'ils le soient d'ailleurs pour organiser une journée taurine aussi importante que celle que nous avons découverte !

Dès 9 h du matin, l'équipe de bénévoles est en mesure de servir le petit-déjeuner à une noria d'aficionados dont l'estomac, lesté de deux oeufs orangés et deux tranches de ventrèche grillée, sera en mesure de tenir jusqu'au repas gascon de la mi-journée. Ce moment est le point d'orgue organisationnel de la journée : 450 repas servis dans le boulodrome et autant dans la salle polyvalente, le tout dans la bonne humeur, la qualité des produits et l'aficion omniprésente.

Toujours dans la quiétude d'une journée tournée vers le toro-toro, et le palais ourlé par l'Armagnac qui vous retarderait presque pour le paséo, la corrida pouvait commencer.

Déjà la novillada du matin réunissant un trois-quart d'arènes avait donné le ton. La corrida de l'après-midi a quasiment rempli les gradins de la plaza caractéristique du sud-ouest (un toril à plusieurs portes adapté à la course landaise). Dans les gradins, plus d'une centaine de nîmois des clubs taurins de Palmas y pitos, Torrito afición, la Ayuda, Union taurine, Cayetano, ...  et de nombreux responsables d'arènes comme Vic, Céret, Parentis, Tyrosse, Aire, Eauze, ... Mais aussi des neophytes qui sont rentrés en afición après un passage par Mirandilla.

Le public sachant quel type de combat l'attendait a été à la hauteur du courage des trois maestros et des toreros dont René Chavanieu, ravi de retrouver une ambiance taurine de son choix, a trouvé qu'ils se sont "fait respecter avec brio".

Brèves d'Armagnac 

L'équipe de choc de l'association Aignan y Toros, emmenée par son président omniprésent Paul Bergamo, a le goût du détail. Dans les programmes distribués à la novillada  sans picador était glissé un mouchoir blanc. Il a bien servi pour féliciter les deux novilleros français affrontant quatre pensionnaires de l'éleveur local Jean-Louis Darré.

La veille, un groupe de membres de Torrito Aficion a été reçu chez lui à Bars (Gers) dans un domaine qui abrite deux élevages bien distincts : celui d'Astarac (1992 – origine Guardiola par Riboulet) et celui de Camino de Santiago (2002- origine Marqués de Domecq). Belle journée ensoleillée et tournée vers les plaisirs, mais aussi les difficultés, de l'élevage du toro Bravo. Retour aux sources pour Chacha qui avait personnellement transporté les vaches de Riboulet depuis la Camargue vers le Gers, il y a 25 ans!

Chacha et Fabrice deavnt la placita
de tienta de Jean-Louis Darré
(photo Maguelone Gourgeon)
 Quelle quiétude ce village du Gers où parqués derrière une barrière Vauban on pouvait compter trois (peut-être quatre ?) anti corridas. Maigres et époumonnés ils auraient manqué au plaisir de la journée. Protégés par la force publique (Gilles a même vu la banderolle de l'UTN qu'il portait roulée sous le bras être contrôlée poliment, mais fermement) les aficionados se sont sentis en confiance.

Le Gers est un département économiquement fragile, et nous ne pouvons que le recommander à la curiosité de nos amis. On y vit bien, les habitants y sont authentiques et chaleureux, et le patrimoine donne l'occasion de nombreuses visites enrichissantes. Voire de relectures enthousiastes de Dumas...on s'attend toujours à voir sortir d'un bosquet d'arbres, un jeune cadet gascon, sur sa jument jaune, le futur mousquetaire d'Artagnan !

Texte Arlette Chavanieu

Vuelta al ruedo d'Esclavo,
le dernier Albaserrada
de la course
(photo Eric Erb, Toro mag')

2 commentaires:

  1. Arlésien je me devais d'être chez moi mais pour raison de cure j'étais dacquois.La passion taurine m'a dirigé vers AIGNAN le dimanche et vers MUGRON le lundi . J'avais le souvenir de ma dernière corrida d'ALBASERRADa à VIC FEZENSAC en mémoire ( elle n'avait pas été très bonne) Je voulais donc voir où en était cet élevage .Au delà de certains commentaires pas terrible moi , par contre j 'y ait trouvé pas mal de motifs de satisfactions . Je trouve l'élevage en progrès avec davantage de mobilité ,une certaine noblesse et quelques difficultés comme je les aime.Bien sûr PARIS ne s'est pas fait en un jour et il reste du travail mais c'est sur le bon chemin et quand il y a des toreros en face cela arrange aussi les affaires comme c'était le cas ce jour avec LAMELAS et VALENCIA qui méritent mieux.Continuez et les aficionados , les vrais ,suivront car la corrida n'est pas ,pour moi, le fait de "toros bonbons" où la mievrerie et les succès faciles sont l'apanage des "figuritas".Les vrais toreros affrontent tous les élevages . A bientôt sur les gradins

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    1. D'un côté un élevage de caractère, des toros magnifiques devant des toreros de verdad a admirer sous le soleil, un verre armagnac en main. De l'autre, des insipides Garcigrande devant des pantins sans âme sous un temps maussade... CQFD

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