Texte de Sandrine et Bertrand Seguy.
. « A
CAMPO ABIERTO »
C’est ainsi que l’on peut résumer l’accueil
que vous réserve Fabrice, Isabel et Maruchi lorsque vous franchissez le portail
de la magnifique finca de Mirandilla. Les portes de l’élevage Albaserrada vous sont grandes
ouvertes afin que vous puissiez vous immerger dans la vie au campo et vous
rendre compte par-dessus tous les clichés des difficultés de la tenue d’un élevage
de toros bravos.
C’est dans ce contexte que notre groupe de
membres du club taurin COL Y TOROS a participé au premier cycle des journées
Torrito Aficion 2018.
La première journée a débuté tôt pour les plus
courageux afin d’aider Fabrice à l’installation.
Après un petit déjeuner servi par le personnel
de la finca le groupe s’est retrouvé pour la ferrade d’une trentaine de bêtes
avec la participation de nombreux jeunes créant beaucoup de dynamique à ce
moment de travail important pour Fabrice, toujours sous le regard de la Marquise.
Certain auront pu apposer le fer de l’élevage sur la cuisse de quelques génisses.
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L'équipe de la ferrade. Plus de participants que de veaux! |
Nous poursuivons la journée par la visite du
campo en charrettes pour admirer des toros toujours aussi impressionnants de
présentation et dégageant autant de puissance. Fabrice nous fait la surprise
d’organiser pour la première fois à Mirandilla une tienta « a campo
abierto ». Sans la présence de cavaliers avec la garrocha le cadrage de la
bête fut un peu laborieux et fatigant pour la vache que l’on ne put voir au
cheval. A la muleta celle-ci fut d’une grande noblesse, sans vices ce qui
permis à quelques practicos, dont un certain « Le grand… » de péguer
quelques chiffonnades. (Il faudra revoir cette vache au cheval nous confiât
Fabrice).
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Fernando Rey en "campo abierto" |
C’est ensuite dans la placita que se poursuivie
la tienta d’une autre vache. Un torero très « artistique »
conclura la matinée avec un novillo dont il avait acheté la bravoure.
Lors de l’apéritif le Mayoral toujours aussi
proche de ses invités a expliqué aux moins initiés et aux autres, avec toute la
pédagogie et la passion qui le caractérise ce qu’il avait ressenti durant cette
grande et longue matinée.
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Le matador Juan Vicente et un novillo exigeant |
Pour conclure Isabel son épouse qui ne faut
pas oublier, nous avez préparé avec son équipe un excellent repas dont le
fameux Cocido, que nous français, ne savons toujours pas manger (la soupe avec
la viande ou pas…). Ainsi se termine notre première journée au campo.
Le lendemain, toujours les plus courageux,
levés aux aurores, se dirigent à nouveau vers Mirandilla après un petit déjeuner
pris au bar des chasseurs. Arrivés sur place certains vont préparer le
pienso d’autres trier le bétail avec Fabrice et d’autres pousser un tracteur récalcitrant.
Ensemble nous irons donner à manger au bétail pendant que le reste du groupe
fini de nous rejoindre.
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Distribution du pienso |
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Tri dans les corrals |
Cette journée sera placée sous le signe de la
jeunesse, avec une démonstration de toreo de salon et une capea exécutée par l’école
taurine de Camas dans une placita décorée,
sous l’œil avisé de leur professeur « El almendro » et de Tomás
Campuzano discret mais présent. Des petits carretones et capotes et muletas étaient
à disposition pour les enfants de tous âges. Voir tous ces minos confirme que
notre aficion a los toros peut avoir encore de l’avenir.
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Les élèves de l'école de Camas |
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L'avenir de l'afición. Antonin le taureau français et Luisón le torero espagnol ... |
Après une visite du
campo pour les plus jeunes nous nous dirigeons tous vers la Cerca de los
franceses pour assister au 4º Festival. Grosse affluence, le village de Gerena s’est
invité chez le marquis d’Albaserada . « no hay billetes »
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"No hay billetes" ... |
Le festival débute par la présentation en
public d’un torero en herbe Daniel Fernández 10 ans qui affronte une vache de
moins de deux ans, de grande faiblesse auquel le gamin a pu esquisser
quelques beaux gestes.
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Le paseo des 5 toreros |
Viens
ensuite l’actuation des deux novilleros Diego Vázquez et Uceda Vargas un peu
faibles techniquement devant un bétail quelque peu exigeant.
El
festejo se poursuit par l’entrée en piste du maestro Alberto Lamelas devant un
toros très imposant qui prend une belle ration au cheval. A la muleta ce toro se
montre très compliqué, sans charge : « un quignon ». Mais Alberto
ne se démonte pas, comme le font ces toreros belluaires, donne tout ce qu’il a
et tire une belle série de derechazos improbable avant de mettre un bon coup d’épée.
Bravo maestro.
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Lamelas et un "quignon" |
Puis vient
le tour de Octavio Chacón qui accueille son toro par de belles véroniques
templées. Le toro se présente ensuite au cheval de façon intéressante. Avec
beaucoup d’élégance envers l’éleveur Octavio le remet en suerte de plus loin,
du quel le toro ira vers une deuxième rencontre. Le quite se fera par des superbes chicuelinas
« al alimón » avec la complicité d’Alberto Lamelas. Brindis émouvant
au torero japonais « El niño del sol naciente » . La faena
sera de qualité sur les deux mains avec un toro noble beaucoup, beaucoup plus
collaborateur que celui de Lamelas. Les trophées pour tous les toreros tombèrent
comme la pluie un jour d’épisode cévenol, mais nous sommes en festival :
normal !? beau moment taurin, merci Fabrice.
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Chacon et Lamelas "al alimón". L'esprit festival. |
Maintenant la faim travaille les estomacs français
pas encore réglés à l’heure espagnole. Nous nous dirigeons vers les différents comptoirs
pour nous rassasier avec quelques tapas et une bonne paella arrosés de quelques
cervezas et de vino blanco.
Nous nous rendons à nouveau vers la Cerca de
los franceses afin d’y apposer les fameux azulejos. Cette année deux sont au
programme : celui de la famille Deloustau et celui de Serge Chanal qui
pour des raisons de santé n’a pas pu participer à notre voyage. C’est Fabrice
qui effectua avec émotion la pause de ce centième azulejo.
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Après le festival, les cinq toreros, la ganadera, le mayoral et ... Eduardo, |
La journée se termine autour de braseros où la
musique sévillane résonne, les danseurs de notre groupe et quelques autochtones
se défient dans des danses endiablées. Nous autour, on refait le monde une
bière à la main. Que c’est beau le campo : "abierto".
Merci à Fabrice, Isabel, Maruchi, Col y Toros
(Philippe et Véro) de nous permettre de vivre et partager de fabuleux moments
comme nous venons de passer à Mirandilla.