mardi 23 octobre 2012

Tentadero avec Julio Benitez



Il est le fils de son père. Comme tout le monde me direz-vous. Oui, sauf que son père à lui, c’est le grand El Cordobés. Où est le problème? Cela doit être un honneur me direz-vous que votre père soit le grand El Cordobés. Oui, certainement. Mais lorsque vous avez decidé de faire le même métier que votre père. Lorsque vous avez comme objectif de devenir matador de toros, comme le grand El Cordobés … cette génétique familiale devient plus difficile à assumer!


La bonne humeur contagieuse d'El Cordobés

Julio Benitez qui a connu une courte carrière assez irrégulière, veut se relancer dans cette si difficile profession. Il a besoin de toréer à nouveau, de retrouver le sitio comme disent les professionnels. C’est dans cet état d’esprit que les Marquis d’Albaserrada avaient convié Julio Benitez à un tentadero à Mirandilla.


Julio Benitez por derechazos

Accompagné de son banderillero de confiance, de son apoderado du moment Paco Dorado (El Comandante), du veedor de toros Curro Andaluz, d’une cour partisane habituelle, la venue de Julio Benitez m’a permis de faire une rencontre humaine importante : celle de Manuel Benitez El Cordobés, … le père du fils! Une de ces rencontres qui grandit toute existence d’aficionado.

Le tentadero de quatre génisses n’a pas satisfait du tout le mayoral. Aucune vache complète, aucune vache au comportement ne serait-ce que supérieur à la moyenne. La première certainement piquée par le moustique de la course sampiternelle, la seconde noble mais faible, la troisième encastée et difficile (la plus intéressante) et l’ultime mansa. Quatre desechos. Quatre vaches réformées. Lorsque les vaches ont décidé de ne pas embestir, le mayoral sait qu’elles se passent le mot et rendent une copie homogènement médiocre à leur examen de sélection.

Matador et mayoral déçus du tentadero

Sur l’avenir tauromachique de Julio Benitez, j’émets des réserves, mais ce n’est pas à moi d’en juger, et ce n’est pas non plus le but de ce papier. Par contre quel régal que de cotoyer quelques heures le grand Manuel Benitez. Il ne correspond  pas à ma génération de matadors (ces prestations en ultimes come-back restant anecdotiques), mais pour un aficionado qui s’est nourri, entre autres lectures, dans sa quête de la connaissance taurine, de la prose de “Tu porteras mon deuil “ de Lapierre et Collins, partager un tentadero derrière le même burladero qu’El Cordobés est un grand privilège.

Dans le musée de Mirandilla avec le Marquis

Les conseils techniques à son fils, les invectives aux timides maletillas, les commentaires sur les vaches, les anecdotes invraisemblables sur sa carrière et ses à côtés, le respect montré envers ses hôtes du jour, tout chez Manuel Benitez dégage humilité, gentillesse, bon sens, bonne humeur, force de vivre et une humanité rare.

Une des anecdotes hilarantes du Maestro


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