Comment dans une même et seule journée, on passe en quelques heures de l'ombre au soleil chez Albaserrada ...
Dimanche matin à Mirandilla, des cris de taureaux au loin ... cela arrive, c'est même fréquent. Pourtant certains hurlements ont un intonation tragique et c'est le cas aujourd'hui. On craint le pire.
On rentre dans l'enclos et on observe les cornes recouvertes de sang d'INCREIBLE le nº 20. Cela ne pressent rien de bon.
Effectivement, en bas de l'enclos, dans ce coin souvent fatal, gît JARANERO le nº 16, lardé de coups de cornes. Ce taureau, âgé de cinq ans et demi, était un d'une présentation extraordinaire avec un berceau de cornes imposant. Il semblait imposer sa loi dans le lot. Il aurait pu être combattu dans les arènes les plus exigentes.
Il n'en sera rien. Son destin s'est joué autrement. En dix minutes, lutte et défaite contre un de ses congénères. Mort au combat. Belle fin pour un taureau brave.
Mais terrible moment pour l'éleveur et son mayoral. Perte sêche. Ruine économique. Tristesse de ne pas voir le résultat final de ce subtil processus de sélection et d'assemblage génétiques. Qu'aurait donné ce taureau dans une arène face au courage d'un torero?
Et qu'il est difficile d'assumer par conviction de ne pas protéger les cornes de ces bêtes et de leur laisser la liberté de s'entretuer!!! D'autres éleveurs commerciaux ne s'encombrent pas de ce genre de considération philosophique ...
Une heure plus tard, car la vie au campo continue, le tentadero a lieu malgré tout. Une génisse et un jeune taureau (eral) démontrent un comportement exceptionnel. Lalo de María le torero, José Antonio Campuzano son manager, Maria Sara sa maman, Maruchi l'éleveur, Torrito le Mayoral ainsi que les spectateurs privilégiés de ce moment sublime, ont la "banane" sur leur visage, preuve d'un moment d'intense bonheur.
Qu'il est difficile de réussir à ce que le comportement des bêtes plaise au torero, à l'éleveur et au public ... Aujourd'hui cela a été le cas.
Bravoure, caste, noblesse, andurance, rytme, profondeur, transmission ... magnifiques combats!
Quinze années de travail acharné qui portent leurs fruits.
On est passé à Mirandilla en quelques minutes de l'ombre au soleil, de la désillusion au bonheur, du mal au bien, du yin au yang, de la mort à la vie, ...
Mais n'est-ce pas finalement l'histoire de Torrito et Mirandilla?
Jaranero paraissait imbattable. Il a pourtant trouvé plus fort que lui. |
Des dizaines de coups de cornes. La loi du plus fort. |
Javier le picador, José-Antonio Campuzano, Maria Sara, Maruchi, Lalo et Torrito. La "banane" après un gran tentadero. |
Quand José Antonio Campuzano commente la qualité du novillo sur sa corne gauche ... |
Le campo est cruel, irrationnel, violant, imprévisible, au milieu des arbres et des fleurs les taureaux nous transmettent un sentiment mêlé de crainte, de violence, de drames, de sérénité, de grandeur, de douleur, de beauté, de félicité ,mais toujours d’une grande vérité, la vérité de la nature.
RépondreSupprimerC’est cela la vérité du campo qui pourrait nous satisfaire et nous suffire à lui seul, mais aussitôt mes maitres Raoul et Jef me rappellent à l’ordre « sans la corrida le campo n’existerait pas et inversement »et la malgré mon amour du campo je n’ai rien à répondre
😥
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