mardi 23 novembre 2010

La réforme

La vache 482, une des possibles réformées
"pas si pauvre de cornes ... "

Le mayoral s’était proposé de profiter des vaccinations d’automne pour diminuer le nombre de vaches de ventre, la situation actuelle de crise économique sévère poussant à la réduction de cheptel.
Son objectif était d’abaisser le troupeau à cent vingt cinq mères, réformant une trentaine de femelles.
Des heures d’observation engendrent la liste de mises à l’écart. Trop petites, pas assez de cornes, jamais fécondées, pas dans le type, ensellées, … autant de tares qui les éloignent de ses critères de sélection.


Les numéros des vaches recalées s’inscrivent sans dificultés sur le carnet. Tout est ok. La sévère sélection va frapper. Ce n’est qu’une question de jours.


Pourtant, une fois les vaches dans les corrals, et au moment de dire aux vachers maniant les portes, celle-ci à gauche, celle-là à droite, … un nœud lui noue l’estomac. Car dire d’un côté ou dire de l’autre signifie … vivre ou mourir.


Il se rend compte qu’envoyer à l’abattoir une génisse n’ayant pas été assez brave à la tienta, ne lui pose pas de problème, par contre en faire de même avec une vache qu’il a observé en liberté depuis des années, qu’il a vu brouter, ruminer, allaiter, proteger son veau, éduquer sa bravoure … aussi grave soit le défaut qu’elle possède, lui est insupportable!


Finalement, il annonce à l’éleveur/propriétaire :
“On élimine, en tout et pour tout … quatre vaches de ventre”
“Mais comment” lui répond ce dernier, “on avait parlé de vingt-cinq ou trente!”
“Oui, mais en fait, elles ne sont pas si petites, pas si pauvres de cornes, pas si stériles, pas tant hors-types, pas si ensellées … On peut attendre les prochaines vaccinations"


On a connu au campo réforme plus stricte!

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