 |
Hurón de Conde de la Corte à la pique |
 |
La pique de tienta pour Arito de Guardiola |
 |
Arito fait l'avion dans la muleta de Ferrera |
21 piques pour une corrida en
Andalousie …
Non, vous ne rêvez pas, vous avez
bien lu, 21 piques! Pas possible! Pas dans l’air du temps! Pas en Andalousie,
la terre du toro de classe … mais non piqué!
Cet événement n’a pas eu lieu à Séville,
Malaga ou Cordoue (arènes cataloguées de première catégorie) … cela c’est passé
dans un village de 12.000 habitants, en pleine Sierra de Huelva, jusqu’à
présent seulement connu pour le cuir de ses bottes et le bois de ses meubles :
Valverde del Camino.
Aujourd’hui ce bourg a démontré
posséder une conscience de ce qu’est la bravoure, la caste, l’authenticité et
l’émotion dans l’art de la tauromachie.
Cette course fait beaucoup de
bien dans la panorama morne et creux de la corrida moderne dans l’ancienne
Bética. Et en plus aujourd’hui le Bétis a eu la bonne idée d’aller gagner à
Bilbao en marquant cinq buts dans la “Cathédrale”. Carton plein, que du bonheur
!!!
18 août, chaleur suffocante, deux-tiers
d’arènes (monument datant de 1828 s’il vous plait!), corrida concours de
ganaderías. 2 heures et 21 piques plus tard, j’éprouve un grand besoin de crier
un immense merci à l’organisateur (Taurina de Buendía), à la municipalité, au public, aux picadors, aux ganaderos, aux
mayorals, et même à la bande de musique avec ses … 45 musiciens! Aujourd’hui
j’ai recommencé à croire à la vraie corrida en Andalousie, la seule viable,
celle du TORO brave.
Hacendero, de Miura. Pas dans le
type d’autrefois (et je ne parle que de l’époque que j’ai connu) mais plutôt
dans le type actuel … Ce n’est plus un Miura quoi, et il faudra s’y faire… 3
piques plus une quatrième de tienta (très bonne idée à développer, plus
intéressant que le light regatón). Bravoure allègre mais sans puissance. Court
de charge. Noble.
Botito, de Partido de Resina. Se
blesse aux deux posterieurs. 3 piques. Faible et sans transmission.
Carasucia, de Prieto de la Cal. Superbe jabonero. Brave au
cheval (3 piques + pique de tienta). Sur la défensive. Violent, orienté et impossible à la
muleta.
Acusadito, de Villamarta. Que
venait-il faire ici? Physique médiocre, couardise appuyée, noblesse caramélisée,
… un bonbon qui s’est trompé d’adresse.
Hurón, de Conde de la Corte. Sérieux de morphologie et astifino.
Brave en 4 piques. Tardo, mais très combattif au cheval. Exigeant pour le torero.
Encasté. Un grand taureau mal exploité.
Arito, de Guardiola Fantoni. Bien
en type Villamarta, calcetero, jirón, lucero et bien armé. Brave et encasté en
4 piques toréées à cheval (mais tout de même dosées). Fixe et généreux dans la
muleta. Premières charges tonitruantes. Montre malheureusement sa reddition en toute
fin de faena. Grand taureau tout de même.
Prix mérité au meilleur taureau pour
Arito de Guardiola. Prix au meilleur picador pour Alonso Sánchez sur les piques
d’Arito. Prix au meilleur lidiador : Non attribué.
Les matadors RAFAELILLO et
Antonio FERRERA ont tenté de jouer le jeu mais ont été très en dessous des
taureaux.
Bemol important impardonnable et
à corriger à tout prix : comment présenter les 3 premiers taureaux outrageusement
manipulés de cornes dans une corrida à l’esprit tant toriste?
Valverde del Camino : une arène toriste est né en Andalousie. Qu’on se le dise!
Photos : Carlos Pineda