jeudi 16 octobre 2014

Pepita


Pepita s'en est allée cet été.

Josette Michel pour l'état civil, Pepita pour la tauromachie.
C'est surtout Pepita que j'ai connue, beaucoup moins Josette Michel, la fleuriste du Grau du roi.

Partageant son existence entre le sud gardois et Séville, elle était une figure incontournable du mundillo.
C'est en Andalousie, sa seconde patrie (sa première?) qu'elle a passé les meilleurs moments de son existence.
Elle a été, à n'en pas douter, une pionière de l'afición française. Amoureuse de l'Andalousie, elle n'a pas hésité à s'y installer il y a ... fort longtemps.

Et quelle ambassadrice pour ses deux terres chéries! Elle n'a jamais cessé de faire connaître les traditions de la Camargue à ses amis andalous et de faire partager les coutumes de l'Andalousie à tous les visiteurs français. 

En 1991, au Toruño, chez Guardiola, Fabrice Torrito avec
Martine Blatière, un ami et l'irremplaçable Pepita, devant l'azulejo hommage
à Piano grâcié à Ronda
Amie (mère, sœur?) de Paco Ojeda (marraine d'une de ses filles) mais aussi de tous les toreros. Très intime de la famille Guardiola, mais aussi de tous les ganaderos. Pas un mayoral, vacher, journaliste, maestrante, politique qui ne vouaient à Pepita un respect absolu.

Elle dédiait une véritable dévotion à tout ce qui touchait de près ou de loin le monde taurin. Et jamais d'amertume ou de tristesse. Seulement jouir des moments divins que peut vous offrir l'art de la tauromachie.

Pour moi, elle a été le premier contact lors de mes virées andalouses. Des places de corrida pour le retour d'Ojeda en 91? Pepita. Un tentadero au Toruño, chez Guardiola? Pepita. Un logement dans le Santa Cruz? Pepita. Une entrée dans les casetas les plus taurines? Pepita. Una copita dans les tavernes les plus authentiques du vieux Séville? Pepita. Ah ces tournées de "sol y sombra" (anis et cognac) en clôture de la féria!

Avec une verve mi-camarguaise, mi-andalouse, elle avait toujours une anecdote taurine à vous raconter. L'écouter (et vous n'aviez pas le choix) vous faisait voyager en apnée dans l'univers le plus intime du taureau. Qu'elle en savait des choses taurines! Mais elle savait ne les livrer qu'à bon escient et jamais pour crtitiquer, mais pour faire rêver. Et toujours avec de la joie, de l'alègresse, du bonheur et du positif dans ses immenses yeux clairs.

Pepita à Mirandilla en 2009

On s'était vus pour la dernière fois à Mirandilla au Printemps. Elle était venue montrer le campo et les taureaux à un de ses arrières petits-fils. Egale à elle-même, elle respirait l'enthousiasme et débordait d'histoires à conter. Avec José-Luis, le Marquis d'Albaserrada, ce sont des décennies de souvenirs qu'ils s'étaient remémorées.

Pepita, merci pour tout ce que vous m'avez appris et montré sur Séville. C'est certainement en vous écoutant vanter les bienfaits de cette terre merveilleuse que s'est forgée mon envie de m'y installer à mon tour.

Reposez en paix!

3 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je savais que cette grande figure de la tauromachie était décédée, puisque mon journal local, le Midi Libre, avait fait un article, le 12 juillet 2014, deux jours après son décès.

    Voici le lien pour ceux que cela peut intéresser :

    http://www.midilibre.fr/2014/07/12/aigues-mortes-pepita-nous-as-quittes,1023690.php

    Requiescat in pace ...

    Vincent SIRVEN (Montpellier)

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  2. Fabrice, bravo et merci pour ce commentaire sur "notre" Pépita., curieusement au vu de sa notoriété, je suis surpris que le monde taurin qu'elle connaissait de A à Z n'est pas cru bon de s'investir pour lui rendre plus d' hommage.
    Cela n'aurait pas, hélas !, changé grand chose, mais quand même.... "Notre" Pépita appelée respectueusement Josette était "una figura" et l'avoir connue et cotoyée restera un privilège.
    Cette photo ( 1992 ? 1993 ?) ravive les souvenirs, on était content en terre andalouse de pouvoir partager cette disponibilité, cette gentillesse et cette connaissance taurine franco-espagnole.
    Dédé.

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