Le 10 novembre dernier, lors des V° Journées de TORRITO-AFICION à MIRANDILLA, a eu lieu un tentadero fondamental pour le futur de la
ganaderia du Marquis d’ALBASERRADA .
En première partie les matadors Luis VILCHES, Salvador VEGA et Manuel ESCRIBANO ont testé trois vaches issues du rafraîchissement ISAIS y TULIO VAZQUEZ. Très typées en
PEDRAJAS, elles montrèrent des comportements variés avec une tendance
récurrente à rester sur leur réserve, la n° 26 avec plus de transmission, la n°
51 avec une grande noblesse et la n° 82 se livrant peu.
Le sorteo dans la casquette du mayoral |
Après huit filles testées cet automne, on peut faire un
premier bilan du résultat de ce croisement.
Physiquement, les produits sont de volumes réduits et de
cornes conséquentes. Leurs robes sont bragadas, jironas, calceteras y
coleteras, comme leur grand-père, le père des étalons de TULIO arrivés à
MIRANDILLA à l’automne 2012, ACEITUNITO et ATURDIDO.
La constatation la plus positive est la force dégagée par
les génisses. Aucune chute ni
fléchissement à noter, toutes terminant
gueule fermée. Les bêtes sont résistantes et avec des pattes solides
alors que les dimensions de la CERCA DE LOS FRANCESES est très exigeante pour
le bétail.
La typique robe d'une Tulio |
Pour ce qui est du moral, le comportement est en général
plus défensif qu’offensif. Les becerras ne se livrent pas facilement, ni au
cheval ni dans la muleta. Elles ont du mal à humilier et gardent même la tête
très haute.
Leur charge dégage du relief et il est difficile de lier les
passes devant-elles sans perdre du terrain. A noter une tendance à marcher ou
trotter sans s’arrêter, très indisposant pour le torero et qui peut s’analyser
par un manque de concentration, voire de race.
Le bilan est donc mitigé pour l’instant. Il reste encore six
filles de cette première génération à tester ce printemps. A vérifier si avec
quelques mois supplémentaires, le moral va se bonifier (les vaches les plus
âgées ont été les meilleures). De plus il faudra tester quelques mâles en privé
ou en novillades non piquées, pour se rendre compte si le résultat est
identique avec les machos qu’avec les femelles.
Les TULIOS ayant couvert trois saisons, il faudra attendre
de jauger les générations à venir.
Le plat de résistance de ce tentadero consistait à tester
trois nouveaux mâles de sang GARCIA PEDRAJAS. Après un sorteo en piste, le n° 9
« Abrepuertas » correspond à
Luis VILCHES. Sortie en piste encastée et violente, voire brute. Son impétuosité lui fait d'ailleurs subir une vuelta de campana qui va lui ôter de la force. Au
cheval, il reçoit trois piques en s’étiolant. Il s’enfuit finalement de la
lutte. Manso.
Un incident de lidia a ensuite une conséquence sur le reste
du combat. Voyant bouger des jambes de spectateurs par dessous le portail de
sortie des corrals, il s’échappe en l’ouvrant d’un violent coup de tête. Grosse frayeur pour
Serge GENEST … Revenu en piste, l’animal va s’en souvenir et ne va avoir de
cesse que de regarder dans cette direction et de s’en rapprocher pour terminer en
querencia totale devant le portail, gueule ouverte de fatigue.
Animal noble, mais manquant de race.
Animal noble, mais manquant de race.
Manuel ESCRIBANO reçoit « Zagalo » le n° 5 qui
répète avec race dans la cape, mettant la tête en bas et faisant l’avion. Le
tercio de piques est très intéressant avec un comportement de manso lors des
deux premières rencontres, mais se chauffant dans l’épreuve il va pousser en
brave dans les trois attaques suivantes, bien que tardif à la réaction. Un
grand manso encastado qui va confirmer cette caractéristique par la suite.
Après les piques, le taureau s’améliore. Avec fixité, il
charge en planant, très humilié, sur les deux cornes. Il va loin après le
leurre avec rythme, fond et transmission. Sa noblesse pourtant évidente n’est
jamais mièvre. Il accroche d’ailleurs le torero qui tente de le faire passer
dans son dos.
Pour clôturer le tentadero, Salvador VEGA lidie
« Capullo » le n° 4. Son entrée en piste est un spectacle pour
l’aficionado. Planté au centre, tête haute, les muscles tendus, prêt à en
découdre,…un régal pour les yeux !
Le tercio de varas va être spectaculaire. L’utrero ne
s’emploie pas énormément dans le caparaçon, mais il s’y élance, de loin, avec
une allégresse galopante merveilleuse. Les cinq piques arrachent les premiers
applaudissement d’un public sérieux et concentré jusqu’alors.
Il s’avère compliqué pour le torero. Il garde la tête haute,
le cherchant sans cesse du regard. Pourtant à chaque sollicitation, il obéit en
noble et charge avec promptitude.
Taureau féroce qui ne permet pas d’enchaîner les passes. Très
exigent pour le torero car il ne se livre jamais complément, il est un grand
taureau de public, un grand taureau d’aficionado. Lui aussi tarde à partir
malgré la porte grande ouverte.
"Chacha" prêt à en découdre |
TOUJOURS UN SUPERBE SOUVENIR
RépondreSupprimerY SUERTE Y FELIZ 2015 AUX DEUX "CHACHA"