Marc Levieuze est un aficionado Toulousain qui vit à Malaga depuis quelques années et est membre de l'Association. Il nous propose de nous raconter ses impressions des dernières journées Torrito Afición qu'il a vécues avec passion.
Marc Levieuze devant ses azulejos familliaux à Mirandilla |
Sagesse, Force
et Beauté
1º partie, les arènes du Soleil d'Or
1959 du haut de mes sept ans, guidé par la
main ferme et protectrice de mon père mes petites jambes me portent vers ce qui
va devenir dans mon cœur : l’Aficion.
Au milieu d’une foule bigarrée composée en
grande partie d’espagnols venus se réfugier ici quelques années plus tôt, par
le fait d’une triste page de l’histoire, je gravis les marches trop hautes pour
moi, qui me mènent vers le Soleil.
En cette belle fin d’après-midi d’automne
l’ocre du sable et la lumière de Las Cinco de La Tarde m’éblouissent.
J’y suis enfin dans le temple de ce qui était
en ces années l’une des plazas française les plus réputées où les plus grands
maestros nous ont offert leur Art.
Dans ce quartier, dit populaire à l’époque et
depuis fort prisé des promoteurs immobiliers, s'élevaient les Arènes du SOLEIL d’OR.
J’ai grandi dans ce quartier et dans la cour
de récréation de la communale, nombre de mes amis s’appelaient déjà Paco, Pepe,
Juan, José…. qui par le paradoxe de leur naissance toulousaine, à l’inverse de
leurs parents, ponctuaient leurs phrases par des « Putain Cons.. »
tonitruants prononcés avec un typique assent toulouzing ... con.
Notre « petit TORO » local Claude
NOUGARO, ne chantait-t-il pas si bien dans Ô Toulouse : « Ici
l’Espagne pousse un peu sa corne »
Journaliste de son état, mon père
« couvrait » toutes les courses de la Temporada du Sud Ouest. A ce
titre nous avions donc droit, juste sous
la Présidence, à une place contra-barrera avec vue imprenable sur le Coso.
Ce jour de 1959 le virus m’était inoculé. Par
la suite jusqu’à cette triste année 1976, je n’en ai pas raté une et cette
passion m’ayant permis, au cours de tertulias mémorables, de nouer des liens
d’amitié. J’eus l’insigne honneur de pouvoir assister aux dernières courses
accoudé à la talenquera…mais assez proche du second refuge je vous l’avoue.
Pour d’obscurs intérêts immobiliers et électoraux dûs à la naissance déjà
des mouvements anti-corrida, la municipalité de l’époque tirait un trait
définitif sur la page de l’histoire taurine toulousaine, commencée malgré tout
des siècles plus tôt dans les arènes romaines proches de l’actuel l’hôpital
Purpan où quelques maestros infortunés reçurent quelques soins.
Mais qu’à cela ne tienne, il en faut plus pour
vaincre le Virus et je vous épargnerai la litanie des nombreux gradins
inconfortables ou par la suite j’ai posé mes fesses douloureuses, mais le
regard toujours émerveillé et les oreilles grandes ouvertes au son des
trompettes ou du bruit des sabots sur le sable et des injonctions du Maestro.
Je vous sens un peu las, cher lecteur ! Mais
quand est-ce qu’il va nous parler de Mirandilla ? Patience que diable, un
toro ne grandit pas en un jour n’est-ce pas Fabrice !!!
Mirandilla se rapproche de nous. ça va venir.
Depuis bientôt quinze ans je suis venu passer
de fréquents séjours à Malaga, et ce n’est donc pas sur le coup de tête
irréfléchi du retraité qui veut mollement s’avachir sous le soleil de la Costa
del Sol, que j’ai décidé d’y poser mes valises.
Andalousie magique. Tu m’as adopté, mais pour
cela il faut te séduire et aller vers toi par ces petits chemins caillouteux
bien souvent, source de souffrance des pneus et des amortisseurs, le dédale des
ruelles des pueblos où souvent les portières frottent tes murs. Si tu décides de
venir vivre ici, deux choix s’offrent à toi : les plages bondées de
touristes nordiques roses comme des gambas ou bien la découverte du cœur de la
province, de ses Sierras, du Campo, des oliviers et de ses villes
enchanteresses ayant conservé toute la luxuriance et l’influence architecturale
mauresque.
Je vous
laisse deviner mon choix.
La vie vous offre des opportunités qu’il ne
faut surtout rater. Au hasard d’un mariage sévillan auquel il était invité,
l’un de mes meilleurs amis, qui n’y connait absolument rien en toro me
dit : « extraordinaire, fantastique (blablabla…) et tu sais, au
milieu des festivités plusieurs choix nous étaient offerts, Dont LA VISITE
d’une ganaderia » vous vous doutez bien que mon oreille s’est
immédiatement dressée et c’est ainsi que mes pas m’ont guidé vers ALBASERRADA
et donc Mirandilla.
Bien que d’un naturel assez timide et réservé
pour quelqu’un du sud-ouest, comme l’on dit chez nous « çà passe où çà
passe pas » Comment voulez-vous que cela ne passe pas à Mirandilla.
Immédiatement, on tombe sous le charme de la sagesse, du calme et de la passion
transpirante de Fabrice. En médecine on vous dit qu’un virus reste toujours
tapi quelque part dans vos cellules prêt à se réveiller. Je peux vous le
confirmer.
Remontez un peu plus loin dans les pages du
Blog de Fabrice cela m’épargnera de vous conter les moments de rêve vécus
depuis 2014 au Campo en votre compagnie, ou parfois seul privilégié aux côtés
de Fabrice dans sa voiture au contact presque charnel de l’animal roi.
La Force à l’état pur.
27 janvier 2016. Tout y est. Retour à Mirandilla, retrouvailles avec
Fabrice, et Hop en voiture. Le mayoral comme au quotidien part respirer Sa dehesa avec toutefois derrière la tête l’idée de repérer une ou un nouveau venu.
Et cela ne manque pas. Je n’en reviens pas, moi le myope que je suis, de l’acuité visuelle, du flair et de la dextérité de l’homme. Bien, c’est fait, bon dodo, rangeons la sarbacane et retour au cortijo avec le sentiment du devoir accompli.
Fais dodo ... |
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