Les Journées Torrito Afición terminées, il est temps de les faire vivre à ceux qui n'ont pu y assister. Pour les premières, du 9 et 11 novembre, laissons Véronique Bueb (texte et photos) nous conter :
Le 9 novembre, à 8
heures, les plus courageux de notre groupe de 29, Bertrand, Fred, Serge, Philippe, Patrick,
Alain, Hugues, Dominique, Serge, Christian et Régine participent à l’herradero proposé
chaque année à la même époque par Fabrice, notre mayoral.
Au programme, 17 veaux
de l’année et 14 femelles.
Alain et Hugues au boulot |
Pour certains,
Bertrand, Patrick, Serge, Christian et Régine, ce fût une première. Au-delà de
l’excitation de découvrir, enfin, MIRANDILLA, ganaderia d’anthologie, de
mythique mémoire grâce au Marqués d’Albasserada qui a donné ses lettres de
noblesse à l’encaste du même nom, ils allaient aussi entrer dans l’univers de
Fabrice, et partager un moment que peu ont le privilège de vivre.
Ils passent le
portail de MIRANDILLA et empruntent le chemin, bordé de figuiers de Barbarie,
qui mène à la Finca. De part et d’autre ils aperçoivent les premières bêtes…Ils
y sont, enfin !
Petit café
d’accueil avant d’entrer dans le vif du sujet : los corrals, où attendent
déjà les habitués, quelques habitants de Gerena, Maxime Favier le razeteur et bien d’autres.
Premier veau,
premiers enseignements : cet herradero 2017 sera dans le type de la casa.
Les plus courageux, ou les plus acharnés, attrapent le premier toro ;
Maxime en tête, tout droit sorti du Trophée des As 2017, rapidement pris en
charge par le vétérinaire pour effectuer les bons gestes face à ces toros …
qui ne sont pas de Camargue… Il comprend vite, secondé par Hugues, Bertrand et
Fred à la queue, Patrick au rasage, Alain à la porte, Philippe au stylo pour le
n° de feu…
Notre Mayoral,
toujours présent, prend en charge le second toro, croisé en manso, dont
l’avenir sera d’être « cabestro».
S’ensuivent les
fers, les n°, les escoussures, …pour les 31 animaux, pour le plus grand plaisir
des acteurs et des spectateurs, sous un ciel lumineux et un soleil radieux. Les
derniers arrivants pourront assister au marquage des dernières vaches avant la
visite en remorque, tant attendue, des différentes fratries, accompagnée des
commentaires passionnants de Fabrice.
Caroline et Patrick les cavaliers |
Notre ballade
commence par la visite des vaches, Fabrice les appelle en actionnant le klaxon
du tracteur. Quel spectacle ! Elles arrivent, intriguées, attirées par ce
bruit qui signifie pour elles distribution de nourriture. Pourtant, il n’en
sera rien, pas de nourriture, simplement la curiosité de quelques humains
qu’elles observent quelques minutes, avant de tourner les sabots et de
repartir, un peu déçues, sans doute. Fabrice nous en présente quelques unes.
La visite se
poursuit par le lot des 12 novillos, isolés, dont la présentation pourrait
laisser espérer l’intérêt d’une arène de 1ère catégorie ; puis
celle des toros de 4 herbes, lot un peu moins homogène mais toutefois
impressionnant dans son milieu naturel.
La visite terminée,
direction la plaza de tienta où Carlos OLCINA et JUAN GINÉS s’emploient à nous
faire découvrir deux vaches au comportement très différent. Notons
l’intervention, très appréciée, de Tomas CAMPUZANO sur la 2ème
vache. La tienta terminée, Fabrice rend son verdict : aucune des deux ne
sera reproductrice…
Les explications du Mayoral |
L'art "añejo" de Tomás Campuzano |
11 novembre :
FESTIVAL
Première fiesta
campera de l’année 2017. Le soleil est au rendez vous. La Cerca de Los
Franceses est fin prête, habillée de ses gradins prêts à accueillir le nombreux
public.
Le fer
d’Albasserada brille sur le sable des arènes, les gradins se remplissent
inexorablement, des nîmois, des St Gillois, des espagnols de Gerena et
d’ailleurs… Et même quelques belges, amis d’Arlette et Gillou
Soudain, surgit un
magnifique attelage, tiré par 5 splendides chevaux : les voisins de
MIRANDILLA, la Finca SAN FELIPE, viennent aux arènes. Quelle arrivée
sensationnelle!
Les novilleros,
Uceda Vargas, Calerito et les matadors Alberto Lamelas et Octavio Chacón
montent dans le carrosse et se présentent au public de La Cerca sous des
applaudissements chaleureux et remplis d’espoir.
Les toreros dans l'attelage de San Felipe |
Le 1er
becerro entre en piste et donne du fil à retordre à Uceda qui a bien du mal à
le dominer mais termine pourtant par une superbe estocade, fatale. Le 2ème
toro , très attendu, un frère des Tulio dont la prestation fût si
décevante cet été à RISCLE, fait son entrée. Chacun retient son souffle :
son comportement au capote rassure un peu, son engagement à la pique est
indéniable, Calerito le fait se dévoiler à la
muleta…Rien à voir avec ses frères de Riscle. Soulagement dans
l’assistance, la dépouille du toro quitte la Cerca sous les applaudissements.
C’est au tour du 3ème
, un autre frère de ces fameux Tulio, lidié par Alberto Lamelas : une
révélation, toro bravo, de présentation irréprochable, engagé à la pique comme
à la muleta. Alberto se surpasse, l’assistance est sous le charme. Nous sommes
heureux, heureux pour Fabrice, les sourires éclairent les visages ; on le
savait, c’était sûr…. On croit tous en toi Fabrice. Le public réclame une
vuelta, se lève et applaudit à tout rompre ce toro porteur de tant d’espoir
pour notre mayoral.
Lamelas qui domine un Tulio encasté |
Enfin, le 4ème
toro entre en piste. Son entrée est hésitante ; il connaît le parcours, on
ne la lui fait pas, il a presque 6 ans, les corrals, il connaît…
Il a connu los
corrales de Madrid et de Tarrazona de la Mancha, le stress de l’attente, pour
finalement regagner sa finca, où il fût accueilli très agressivement par ses
frères.
Pour Fabrice, ce
toro va jouer son avenir ; il pourrait devenir semental. Le deal repose
sur les épaules d’Octavio Chacón, dont l’engagement au service du ganadero est
exemplaire.
Après quelque
hésitation, le toro consent enfin à fouler le sable de la Cerca, mais regrette
très vite et cherche la sortie ; il meugle désespérément, essaie de
combattre, mais sa bravoure est relative. Les efforts d’Octavio ne parviendront
pas à le faire grandir. Ce toro ne sera pas semental …
Chacón face à un noble Albaserrada |
Il est temps de regagner le bar à tapas, après avoir apposé 3 nouveaux azulejos sur le mur de la Cerca, l’un pour Bertrand et Sandrine, un second pour Christian et Véro et le troisième pour Alain et Isa, à la grande surprise d’Alain…Un moment toujours teinté d’émotion et de fierté pour les apprentis maçons concernés.
Pose d'azulejos |
Isa et son équipe
proposent un assortiment de tapas et de plats tous plus délicieux les uns que
les autres, le tout arrosé de cerveza, manzanilla, ou autre vino tinto pour le
plaisir de tous.
Là un groupe musical
d’espagnols commence à entonner une
sevillana et très vite les jambes et les bras se déploient au son de la musique
et des palmas. La glace est brisée !
Le spectacle était beau, les cœurs sont gonflés d’espoir et de bonheur
et français et espagnols se mélangent dans une jolie pagaille.
Arlette à la Sévillane. L'art de la Placette ...
Quelle belle
journée ! Elle restera longtemps dans nos mémoires et dans nos cœurs….
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