Dominique Valmary est le Président de la FSTF (Fédération des Sociétés Taurines Françaises) depuis 2013.
Dominique Valmary et Fabrice Torrito au Congrés National de la FSTF à Nailloux en 2015 |
Il a participé aux Journées Torrito Afición de Décembre 2017. Voici son ressenti :
Passeurs de passion
Une
évidence s'impose : l'aficion s'acquiert et s'entretient au campo.
En effet deux éléments essentiels à la corrida s'y trouvent réunis :
découvrir le taureau brave dans son élément naturel d'une part, observer
le travail de sélection et comprendre les exigences des hommes envers eux
mêmes, d'autre part.
L'enjeu d'une transmission
pédagogique efficace est là ; encore faut-il que l'accès aux élevages soit
facilité aux non initiés !
Fabrice
Torrito et les amis de Torrito Aficion l'ont bien compris. Ils sont
devenus de vrais passeurs de passion. Ils la vivent à fond cette folle
passion et n'ont de cesse que de la partager et de vouloir la transmettre.
Mirandilla est devenu un vrai cas
pratique réussi avec un cadre de qualité adapté qui laisse aller votre
imaginaire, un accueil ajusté aux attentes de chaque visiteur, un savoir faire
aimer et du contenu sérieux pour tout un chacun, sans oublier la convivialité.
Sous le soleil de cette fin d'automne ce furent deux jours de vrai bonheur pour apprécier le travail qu'effectuent la ganadera Maruchi Benjumea Maestre et son mayoral Fabrice Torrito auprès des vaches et des taureaux aux divers âges de leur développement, un résumé pratique de leur vie de braves, de la naissance à l'épée.
L'allée d'eucalyptus centenaires
longeant l'espace des reproducteurs mène au caserio chargé de mémoire où
s'impose le souvenir de Laborioso gracié le 12 octobre 1965 à Séville et
resté le seul toro indulté à la Maestranza jusqu'à ce qu'en avril
2016 Cobradiezmo, un Albaserrada de Victorino Martin, ne le détrône ; beau
règne !
L'ambiance bon enfant n'est pas
exempte d'efficacité ni de risques lors de la participation de chacun au
marquage à l'ancienne des produits de l'année sous le fer historique de la
maison.
Ensuite une tienta précède la
visite de la propriété et des troupeaux laquelle s'est poursuivie l'après-midi
à rechercher les veaux récemment nés pour les badger.
Le
lendemain, le festival de Mirandilla se déroulera dans le décor des
corrals jouxtant la Cerca de los Franceses transformée en une vraie et
belle arène par beau temps et avec une bien belle affluence.
Ce festival s'est révélé très
intéressant par le bétail combattu avec une présentation irréprochable – il y a
de la tête - un sérieux évident et des comportements mettant les hommes devant
leurs responsabilités et pour certains leurs limites.
Les
personnes présentes ont pu mesurer la force, la bravoure, la caste de la
grande majorité des vaches et novillos issus du rafraîchissement Pedraja
par Tulio Vasquez et la grande noblesse d'Espartero qui, gracié, a gagné
le droit de perpétuer sa lignée. Elles ont aussi pu apprécier l'engagement
total d'Alberto Lamelas le premier jour et de Javier Cortès le
lendemain, des liliadores comme nous les aimons et qui, eux, n'attendent
pas du bétail qu'il les « serve » ! Cristobal Reyes, le protégé
de notre ami Christian a eu plus de mal à s'imposer devant un adversaire
vraiment coriace mais nous aurons plaisir à le revoir. De l'engagement naît
l'émotion, n'est-ce pas ?
Il
appartiendra à Fabrice de nous livrer le ressenti du mayoral, nous
sommes impatients de lire ses compte-rendus si exigeants. Á priori, que de
changements par rapport aux novillos et toros vus en spectacles
formels en 2017 à Riscle ou Tafalla, nous avons pu découvrir un bétail avec du
moteur dont il faudra trouver le point d'équilibre en gommant le trop de genio
et parfois un excès de caste.
Facile à dire mais ce sera surtout
l'occasion de suivre l'aventure et de revenir mesurer les étapes de la
réhabilitation des pupilles du Marquis d'Albaserrada... et puis il y a
Gerena de noche ; merci pour ces moments !
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