mercredi 17 décembre 2025

Sur les traces des tentaderos oubliés. Esparragal (I)


La première étape des tentaderos oubliés ...




























Le cortijo ESPARRAGAL, à Gerena est bien connu des aficionados français.

La présence humaine sur cette Hacienda remonte à l'époque des Tartessiens, Gerena étant située au cœur de la mystérieuse Atlantide andalouse (le roi GÉRYON aurait donné son nom au village).

Des thermes, les restes d'un aqueduc apportant l'eau jusqu'à Itálica, des bornes de la voie Augusta qui reliait Narbonne à Cadix, témoignent d'un important passé romain.

Ce fut ensuite une basilique à l'époque des Visigoths. Après la reconquête des musulmans au 15º siècle, les héritiers de Fernando MEDINA la vendent à l'ordre des Hiéronymites (Saint-Jérôme) qui édifient un monastère "rural" qui dépend de San Isidoro del Campo du village voisin de Santiponce.

Après le désamortissement de Mendizábal (confiscation des biens de l'Église), la propriété changera de mains à plusieurs reprises.

C'est en 1851 que la famille VÁZQUEZ acquiert les différentes parcelles constituant l'ESPARRAGAL et constuit (adossé au monastère) une somptueuse demeure ainsi qu'un corps de ferme imposant permettant de réaliser une activité intensive agricole et d'élevage durant 120 ans. C'est lors de cette période que deux élevages de taureaux de combat se succéderont.

En 1967, c'est la famille des Marquis de la "CASA ORIOL" qui devient propriétaire de cette exploitation de plus de 3.000 hectares. Actuellement complexe touristique et agricole, seul un élevage de vaches de race "Retinta" (viande) y pait.

Ce magnifique Cortijo a été la première étape sur les traces des "tentaderos oubliés"!

C'est Juan Vázquez Rodríguez (1835-1908) qui devient le premier éleveur de braves. Il le sera de 1887 à 1893. L'origine de son cheptel provient directement de la ligne royale (encaste) Vistahermosa/ Barbero de Utrera/Arías de Saavedra/Nuñez de Prado.

Cette ganadería obtient son ancienneté à Madrid le 29 septembre 1887 lors d'un mano à mano où la star LAGARTIJO donna l'alternative à GUERRITA. Deux taureaux s'illustrèrent. "CASIANO" qui prit neuf piques et surtout "FAROLERO" qui accourut treize fois aux picadors. 

Dans le salon taurin privé du cortijo, tous les taureaux importants de la ganadería y sont peints avec le compte rendu de leurs combat écrits derrière chaque tableau (un trésor d'histoire taurine)!

La présentation de la ganadería à la Maestranza fut le 10 juillet de la même année 1887 en novillade.

Dans un des patios du cortijo, trônent deux têtes de taureaux lidiés à Jerez de la Frontera le 29 avril 1890. "MEDIA LUNA" et "MOJINO" firent honneur à leur race recevant dix-sept et treize piques et tuant huit et sept chevaux ...

Ce ne furent que sept temporadas mais l'élevage de JUAN VÁZQUEZ connut de très nombreux succès.

Cette première étape triomphale stoppe son histoire le 4 février 1893 avec la vente de la ganadería à Don Alvaro Dávila y Agreda, Marquis de VILLAMARTA. Ce dernier transporte les 365 têtes de bétail vers les terres de "La Cantina" et "La Tapa" à JEREZ. C'est le début d'une grande aventure au cours de laquelle ce grand ganadero va créer l'encaste fondamental de VILLAMARTA

Mais c'est encore une autre histoire...

Présentation à Séville


Les têtes de "Media Luna" et "Mojino"

Ancienneté à Madrid




 


















L'ancien tentadero (ne perdure qu'une moitié d'arène)

La salon principal (un trésor d'histoire taurine)



1 commentaire:

  1. Très bon .. reportage…et bonne envi de visiter…sans oublier le très beau texte de…Fabrice !!😄
    Abrazo
    Pierre P.

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