Les portes de l’Histoire, voila la première réflexion que nous nous sommes
faits en pénétrant dans la célèbre et tout autant historique finca Mirandilla, propriété du Marquis d’Albaserrada.
Nous étions arrivés la veille sur Séville, et nous attendions impatiemment, à
la manière d’enfants qui attendent de voir arriver noël, d’enfin pouvoir mettre
les pieds sur le sol de Mirandilla.
Il faut dire que Mirandilla ça nous parle ! Voila désormais 5 ans qu’au
moyen d’un superbe blog les carnets du mayoral Fabrice Torrito, un nîmois
qui plus est, nous fait vivre l’aventure romantique de la caste et du toro
bravo.
A Nîmes, il n’est pas toujours facile d’assumer dans nos arènes, notre envie de
voir sortir en piste un toro qui serait capable de semer la panique dans le
ruedo par sa caste débordante. Un toro qui provoquerait batacazo au cheval, prendrait 3 piques en brave,
déborderait le matador en début de faena, mais qui, s’il est bien lidié et
dominé, serait capable d’offrir ses deux oreilles en donnant de la toréeabilité
encastée.
Cette vision là de la tauromachie est trop peu défendue et préservée. Et quand
Fabrice Torrito, devient mayoral d’une ganadéria et pas des moindre, celle
d’Albaserrada, autant vous dire que l’aficion nîmoise et au delà française,
s’est prise passion pour cet homme et son projet qui vont à contre courant de
ce que le business taurin du moment impose.
Retournons donc à la réalité, nous voila désormais en train de fouler le sol
pour rejoindre la fameuse Cerca de los franceses, une arène de tienta
rectangulaire, extrêmement vaste, et que l’on devine immédiatement exigeante
pour les bêtes. La philosophie et le projet taurin de Fabrice transpire
totalement de cette arène quasiment incrustée dans le somptueux paysage naturel
andalou.
Le lundi 10, la tienta de vaches pures produits des sementales de Isías y Tulio Vázquez
ainsi que de trois novillos de sang Pedrajas, véritable test pour le mayoral.
L’assemblée générale du club taurin « Torrito aficion » et l’hommage
à notre figure nîmoise, doyen des aficionados René Chavanieu en présence de nombreux clubs taurins nîmois
et français le lundi soir.
Enfin, le lendemain l’herradero de près de 60 bêtes promet une belle matinée
de campo.
Nous assisterons avec bonheur à ce moment fort de la vie de la ganadería
Albaserrada et pour Fabrice, que nous observerons bien attentivement tout au
long du déroulé de la tienta.
La reseña de fin de journée de Fabrice nous permet d’apprendre que deux
novillos de tienta sur trois seront conservés. Il nous explique pourquoi et dans
les détails, passionnant ! D’autant que le troisième et dernier, qui a
totalement conquis notre René Chavanieu, a gagné son nom : CHACHA !
Le futur semental Chacha et son tercio spectaculaire de piques |
Après une passionnante assemblée générale, un bel hommage de l’aficion à
« Chacha », et de beaux projets à venir du club Torrito Aficion, le final
à la Bodega la Bomba l’est tout autant, tout comme la première sevillana du
Président des Jeunes Aficionados dansée avec Arlette approximativement vers 2
ou 3h du matin !
Mardi 11 novembre, le réveil est dur, mais nous émergeons vite, aujourd’hui pas
de place pour la fatigue, nous avons du boulot ! Un herradero (ferrade) de
près de 60 veaux et génisses. A l’ancienne, entre deux « migas », les
bêtes sortent, les attrapaïres se jettent dessus, relâchent, se font charger,
ça glisse ça tape, ça rigole, quelle matinée !
Les veaux avant le marquage |
Le mayoral au fer |
Ensuite, une jeune vache a permis aux plus courageux de montrer technique et style, capote et muleta en main. Enfin, ceux qui ne l'avaient pas encore fait on pu visiter les lots de novillos et toros préparés pour 2015 et 2016.
Maguelone et Seba al alimón |
La matinée démarrée à 8 heures, se termine sur les coups de 13h30 autour d’un repas bien
mérité, et avec l’improvisation de chant flamenco puro du jeune novillero du coin, Miguel León.
Le final tardif avec Fabrice et les nîmois de COL Y TOROS dans un des nombreux
bars de Gerena conclu parfaitement un séjour magique…. de pura vida !
Les Jeunes Aficionados nîmois
Photos : Alexandre Blanco
Trois jours extraordinaires de passion et complicité au campo
RépondreSupprimerQue de beaux souvenirs...à revivre surtout
Marc