L’accident grâve subi ces jours derniers par le ganadero
Adolfo Martin qui a reçu trois coups de corne d’un de ses taureaux, ainsi que
les pertes douloureuses de nombreux hommes de campo (plus nombreuses que les
morts enregistrées dans le ruedo!) nous rappellent cette vérité à ne jamais
oublier : le taureau brave reste un animal sauvage, parfois imprévisible, très
susceptible, très réactif, qui impose un respect permanent à toujours garder à
l’esprit.
Le Mayoral et son Cuatralbo dans les corrals |
Mirandilla a connu des accidents causés par vaches
et taureaux, mais heureusement jamais tragiques. Fractures osseuses, coups de corne légers, hématomes, sauts
précipités dans les figuiers de barabarie (entre les cornes d’un taureau et les
piqûres d’un cactus, le réflexe de survie fait vite le bon choix) … les vachers
ne doivent jamais oublier à qui ils ont à faire.
Par contre, nos amis les chevaux de faenas sont très exposés
et souvent les premiers touchés. Que cet article rende hommage à ces animaux
discrets et braves, qui sans jamais se plaindre, réalisent très souvent le
quite salvateur et payent de leur intégrité physique, voire de leur vie, ce
dévouement indélibile au cavalier qui les monte.
Cuatralbo (quatre balzanes, qui sont les tâches blanches au
pied) est un cheval hongre (jaca) hispano-arabe de vingt ans qui fait partie
des montures incontournables de l’univers équestre de Mirandilla. Générosité,
classe, cœur, intelligence, vélocité et agilité le caractérisent.
Lors d’un tri de sevrage dans les corrals, l’équidé (non monté à ce moment-là) a subi
les foudres de la vieille vache nº 891, qui n’assumait visiblement pas qu’on
lui subtilise son rejeton.
La cornada ne dura qu’une seconde. La vache qui connaissait
la musique leva la tête et visa le haut de la cuisse. La blessure, dans un
premier temps, ne parut pas sérieuse. Le mayoral pensa même que ce n’était que
le cuir qui était entaillé.
Mais le vétérinaire qui ausculta la plaie découvrit trois
trajectoires, dont la plus profonde de vingt-cinq centimètres touchait le
conduit urinaire. Quels dégâts peut causer un coup de corne en un instant!
Marta la vétérinaire fut claire. La blessure était très grâve. L’infection
bactérienne causée par la corne était considérable. Les quarante-huit heures à
venir décideraient de la vie de Cuatralbo.
Le Cuatralbo juste après la cornada |
Grâce aux excellentes interventions chirurgicales de
l’équipe vétérinaire, aux antibiotiques puissants, aux soins assidus des
plaies, à la résistance physique et mentale du cheval, ainsi qu’au facteur chance
à ne jamais négliger, Cuatralbo s’en est finalement sorti. Même la cicatrice
est restée des plus discrètes.
Après deux mois de convalescence, le mayoral monte à nouveau Cuatralbo, comme si de rien n'était, avec la même générosité, en vrai brave qu'il est!
Le Cuatralbo guéri, cicatrice discrète |
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