Bigotero le nº 31 était le dominant du groupe. Ce taureau régnait
largement sur le troupeau des quatre ans. Ses frères semblaient accepter cette
supériorité. Ils se laissaient imposer la loi du plus fort, la loi de Bigotero.
Et puis cette nuit-là, tout a basculé. Pourquoi cette
nuit-là et pas une autre? Seuls les taureaux le savent, et encore, pas si sûr!
Sur l’ordre de qui la rébellion s’est déclenchée? Comment les
fauves se sont-ils mis d’accord pour accomplir leur méfait? Mystère de la nature
sauvage.
Au matin, lorsque le mayoral n’a vu que huit taureaux
s’approcher des mangeoires, il s’est inquiété. Mais lorsqu’il a remarqué que
tous les taureaux avaient les cornes couvertes de sang, il a compris que le
pire était survenu.
En effet, le taureau gisait en bas de l’enclos, dans un
recoin, la moitié du corps enfoncé dans la haie de figuiers de barbarie, sans
vie. Son sort s’était scellé, la vengeance s’était accomplie, le chef s’était
fait renverser, dans la plus pure et terrible tradition de la loi de la
sélection naturelle.
Bigotero criblé de coups de cornes assasins |
Vu l’état de son corps, les impressionnates plaies de coups
de cornes, la révolution avait été horrible. Un véritable acharnement.
Perte sèche. Cinq années de dur labeur parties en fumée. Un
animal qui était sur le point de se vendre et de montrer sa bravoure au combat
de l’arène. Ses frères en ont décidé autrement. Le mayoral se résigne. Il ne
peut rien contre la nature.
Et que personne ne lui reparle des abominables protections sur les cornes pour éviter les pertes. Cela l’irrite plus que tout …
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