J’avais fait la connaissance d’un groupe de recortadores
valencians qui étaient venus au printemps me rendre visite à Mirandilla en compagnie de
Florent Lucas. L’un deux, célèbre dans sa spécialité, Ramón Bellver, surnommé EL BLANCO, m’avait expliqué que
quelques semaines plus tard il allait se retirer de cette pratique lors d’un
dernier paseo dans ses arènes de Valencia. Voir à ce sujet les superbes articles de
Florent dans Campos y Ruedos, en espagnol et français :
Lors de cette visite, ils avaient envisagé la possibilité
de recorter des vaches dans ma plaza de tienta. Cette proposition me séduit.
Aussi, lorsque quelques mois plus tard, EL MORATA, m’appela pour me dire qu’il
se trouvait en Andalousie, je lui tria quelques vieilles vaches que je devais
réformer.
Ce fut une splendide matinée. L’expérience m’a enchanté. Quelle afición! Recorter des vaches déjà toréées, qui connaissaient latin, grec et hébreux, dans mes arènes aux dimentions plus que réduites, avec des cornes interminables et parfois en pointe … vraiment chapeau! Une leçon de respect et d'amour du brave.
EL MORETA et EL MOSSA, aidés de deux amis apprentis, s’en sont
donnés à cœur joie. Recortes, écarts, courses, … Et le plus intéressant fut leurs commentaires à chaud sur le comportement de mes vaches. Peu de similitudes avec
una lidia ordinaire, mais tout de même des enseignements passionnants à rajouter dans les lignées de ces mères. La caste ressort toujours à un moment ou un
autre. La brave l’est au cheval, au capote, à la muleta, à la course, au recorte ou à l'écart.
Curieusement, il s’est avéré que les vaches d’Albaserrada se prêtent parfaitement au recorte, mais ne passent pas du tout au quiebro! Nos amis recortadores ont écarté dans d’autres ganaderías où ils remarquèrent le phénomène inverse! Je le saurai dorénavant. Les vaches de Mirandilla ne se laissent pas avoir par un quiebro, aussi suavement et subtilement soit-il effectué …
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