"Première novillada
piquée en Espagne de l'ère totalement Albaserrada/Torrito en pays navarrais, un
mardi de septembre. Depuis le mois d'août, sans trop nous en parler mutuellement,
Gilles et moi étions intéressés par l'évènement. Oui, un évènement pour nous,
puisqu'il s'agissait de voir à l'œuvre des toros que nous avions marqués*. Qui
sait ? Peut-être même était-ce l'un de ceux auquel nous avions mis la "boucle
d'oreille" dès sa naissance, sur le campo, avec Fabrice.
Le lot de novillos dans les corrals. (l'animal couché n'est pas un Albaserrada) Quel bonheur de voir des pointes ... |
N'y tenant plus, en
une fin d'après-midi nous décidons d'y aller voir. Malgré une saison encore
bien chargée, nous abandonnons les jeunes à l'Auberge, et décidons de partir le
dimanche après le service. Ce qui fait dire à ma mère, "mais qu'est-ce que
vous allez courir à Ampuero ?".
Un
vrai de vrai, avec les novillos de l'après-midi. Comme à Pampelune : les mêmes
coureurs de blanc et rouge vêtus, les mêmes pañuelos rouges autour des cous de
la foule, la même ferveur, la même
attente durant des heures pour voir passer des toros durant quelques secondes,
le même silence qui se fait après le départ des bombes, le même bruit des
coureurs et des sabots sur la rue, la même odeur de propre depuis peu le matin ...
mais en plus petit. A la taille d'un village lové au pied de la montagne.
Le
circuit est bien un peu déroutant, car partis des arènes (mêmes dimensions que
celles d'Alès) les toros arrivant au bout de la rue principale, repartent en
sens inverse pour revenir dans les corrals. Mais finalement, au moins a-t-on le
plaisir de voir passer deux fois les toros et les coureurs. Autre grosse
différence avec Pamplona, c'est qu'il n'y a qu'une barrière et que le public
reste perché sur le sommet sans se faire virer par la police. Mais si l'on veut
une place idéale pour faire des photos, mieux vaut arriver bien à l'avance.
Départ et arrivée du parcours de l'encierro |
Moi
je n'ai pas pu en faire une bonne, car seule ma bouille a pu émerger du magma.
Je me suis installée trop tard, car auparavant, nous avions eu la chance de
participer avec Fabrice aux opérations de préparation de l'encierro.
Le monument à l'encierro. Ampuero, un village encore très rural où l'attrait du toro-toro (plus que du toreo) est très ancré |
Pas
de regrets. Les corrales, les vachers (venus pour trois d'entre eux de Pampelune,
des pros), puis après l'encierro, le sorteo, la mise en cage avec un jeune
directeur qui n'hésite pas à tomber la veste et à manipuler les portes. Une
empresa qui a eu le courage de programmer des toros dont désormais tout le
mundillo sait qu'ils sont en pointe.
Fabrice Torrito en discussion avec Miguel Reta, le pastor de Pamplona et ganadero de "Alba Reta" de caste navarraise |
Et
que cela plaise ou non à l'entourage des novilleros, le fait de couper une
oreille face à un Albaserrada a plus de poids que face à un autre élevage
trafiqué.
Bon,
évidemment, la lidia demande plus que ce que nous avons vu, mais les toros,
eux, n'ont pas démérité. Et, un peu comme notre mayoral et sa marquise qui
avait fait le déplacement, nous avons été fiers de ne pas voir tomber les
pensionnaires de Mirandilla, malgré une volonté imbécile de les massacrer à la
pique, pour ne pas en donner une seconde (carioca, vrille).
Maruchi la ganadera, avec son Mayoral et Marco Antonio Gómez qui a toréé la corrida de Saltillo (Moreno Silva) â Madrid dimanche |
Un
grand moment pour nous, complété par l'ambiance village d'Ampuero, ses contacts
rapides et joyeux avec les habitants fiers d'avoir participé jadis à la
construction et au financement de La Pinta (l'un des vaisseaux de Christophe
Colomb), le cadre imposant, la cuisine entre mer (à 40 kms) et montagne ... bref
on s'est régalés.
Les vastes arènes de la Nogalera |
Alors,
si l'envie de courir un encierro vous titille, ce village peut être un début,
ou un entraînement parfait. Courir devant des cornus reste tout aussi
dangereux, mais au moins y a t-il moins de coureurs, tous très respectueux des
toros. Ce qui amenuise considérablement le risque de s‘embroncher sur un autre
participant.
Hommage aux deux coureurs tués en 2004 |
Alors,
croyez nous, allez courir à Ampuero !!!
* Une membre des
Amis de Pablo Romero qui avait acheté une escoussure d'Albaserrada avec
certificat de naissance a constaté, comme elle l'a dit avec enthousiasme
"dans les quatre exemplaires lidiés, il y a LE MIEN !!"
Arlette et Gilles (Nîmes)
(Photos Arlette et Fabrice)
(Photos Arlette et Fabrice)
Merci et Bravo Arlette pour cet article digne de la plume d'une "periodista taurina" expérimentée. Pour les malheureux Socios de Torrito Aficion absents, tu nous as fait vivre ta passion et notre fierté d'être les supporTEURS inconditionnels de Fabrice et ALBASSERADA qui n'en doutons pas, cueilleront bientôt les fruits de leur travail, patience et passion.
RépondreSupprimerSi je peux me permettre tu devrais soumettre tes lignes à la rédaction de MIDI LIBRE parfois en mal de copie et qui valoriseraient les racines de notre Mayoral préféré.
A très bientôt j'espère (peut-être en Novembre..) un Abrazo A TODOS.
PS: des novilleros très prometteurs vus cette année durant la FERIA de agosto à la MALAGUETA dont une présentée et commentée par E. PONCE en direct sur le sable aux côtés des futurs diestros. (de plus entrée gratuite pour les cinq courses présentées. Merci à l'Ayuntamiento.)
Nous attendons tous avec impatience photos et critique de la novillada et Impressions de Fabrice.
SUERTE ARLETTE.
Merci pour ce superbe reportage photos en terre navaraise.
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