Photo de Philippe Gil Mir |
Cascabelero représentait hier dimanche 15 août la ganadería Albaserrada à la corrida concours de Cenicientos près de Madrid.
Il avait été choisi, ainsi qu'un second taureau de cinq ans, Castellano, par les organisateurs, l'éleveur et son mayoral.
Particulièrement bichonné jusqu'au jour de son embarquement, il était le taureau le plus important de la temporada pour Albaserrada. J'étais très fier de ce superbe exemplaire ...
Samedi, en fin d'après-midi, son embarquement a été des plus tumultueux. Avant de rentrer dans les corrals de Mirandilla, il s'est trouvé face au taureau Embriagado (animal conflictif au possible), s'est battu contre lui pendant près de vingt minutes et l'a tué sous mes yeux impuissants!
Rappelons que Cascabelero avait déjà tué Castellano, son compagnon d'enclos il y a environ deux mois (https://lescarnetsdumayoral.blogspot.com/2021/06/le-prix-fort-payer-de-ne-pas-proteger.html) ... Un sacré taureau tueur.
Cette bagarre monstrueuse allait avoir des conséquences terribles pour lui. Il venait d'y laisser beaucoup d'énergie, trop d'énergie.
N'ayant pas d'autre taureau de ce niveau de présentation pour le remplacer, la décision fut prise de l'embarquer malgré tout, en espérant qu'il se remette de cet effort avant la corrida du lendemain.
Trés remonté et super excité, il a en fait très mal vécu son transport. Lorsque le matin de la corrida, à 10h00, il fut finalement débarqué à Cenicientos, mes pires craintes s'avérèrent exactes. Au lieu de se calmer, le voyage l'avait rendu fou et il sortit de la caisse particulièrement enragé, les pointes des cornes abîmées. Le conducteur du camion me confirma qu'il ne s'était jamais tranquillisé et n'avait cessé de taper dans sa caisse toute la nuit.
En piste, il accusa cette vigueur dépensée et ne tint pas la distance. Comme on dit d'un sportif lors d'un grand rendez-vous manqué, il avait fait son match avant et n'avait plus de forces pour le jour J.
Diminué physiquement (il avait en plus perdu beaucoup de poids), il fut bien reçu dans la cape de Fernando Robleño et alla deux fois au cheval de piques. Il voulait en découdre, mais ne pouvait pas. Le matador me confirma par la suite que le taureau lui avait plu et qu'il avait énormément de qualité.
Avec un peu de patience, cet animal aurait certainement terminé sa "lidia" dans une arène "normale". Mais à Cenicientos, haut-lieu du taureau intègre, il ne faisait pas l'affaire et fut renvoyé au corral par le Président.
Ce mouchoir vert mettait fin à quasiment sept années de travail et de sacrifice au campo: depuis que le semental Desdichado avait fécondé la vache Cascabelera. Tout s'est terminé en cinq minutes. Tout ça pour ça!
C'est bien triste en souhaitant que cette mauvaise période s'efface et apporte d'espérées et méritées éclaircies avec succès. Suerte et amitiés
RépondreSupprimerBonjour, je ne comprend pas qu'un président puisse changer un taureau après deux piques à moins que le public soit au bord de l'émeute o qu'il y ait une forte bronca. J'ai assuré des présidences en France et je n'ai jamais changé un tel taureau. Un temps de récupération par une bonne lidia aurait suffit à le faire repartir.
RépondreSupprimerDésolé pour vous. Cordialement. jean Claude LESMES